27 juin 2007
Le banc Wifi
Le banc Wifi via Mazzini
"On a tous un banc, un arbre ou une rue", comme le chantait si justement Séverine lors de l'Eurovision 1971.
C'est vrai. Nous aussi, nous avons notre banc. C'est même un peu notre deuxième maison ces temps-ci.
Notre banc se situe sur la via Mazzini. Enfin, pour être exact, en plein milieu de la rue.
Ce n'est pas commun, certes, mais l'avantage est double : cette position particulière permet à la fois de ne pas encombrer le trottoir, et de constituer une chicane naturelle pour faire ralentir les voitures.
En outre, s'assoir sur ce banc, c'est à la fois choisir de s'octroyer un moment de repos, tout en participant activement à l'animation du quartier.
On se ménage en outre de petits suspens lorsque les voitures frôlent le banc et manquent de nous arracher un pied au passage.
On y joue du ukulélé les soirs d'été
Les applications de notre chouette banc sont multiples : on y rencontre des personnes qui attendent les pizzas qu'ils viennent de commander à La Belle Epoque, la pizzeria-kebab d'en face, dont la particularité est qu'on ne sait jamais si c'est à son tour de commander, ou bien au groupe de gauche, ou à ceux qui tentent de vous dépasser par la droite.
On y croise aussi des gens qui font la queue depuis une heure pour dîner chez Spaccanapoli ou à la Stua.
D'autres y dégustent leur glaces achetées au 249, ou patientent pendant que leurs amis choisissent un DVD à louer.
On y organise des crepes party
Ces derniers temps, nous lui avons trouvé une nouvelle fonction, fort utile : celle de point internet Wifi.
En effet, notre fournisseur d'accès Internet ayant eu l'idée lumineuse de couper notre ligne deux semaines avant la date indiquée sur notre lettre recommandée, nous avons du errer dans notre rue à la recherche d'une connexion Wifi non sécurisée. Parce que bien sûr chez nous ca ne marche pas, même en se penchant dangereusement par la fenêtre.
Nous sommes donc là, assis sur ce fameux banc avec notre ordinateur de substitution sur les genoux, pour écrire cet article.
C'est évidemment l'endroit idéal pour lire le journal
Ah oui, parce qu'il nous en est encore arrivé une bien bonne, notre nouvel ordinateur de retour du SAV Garby après deux mois de thalassordi, nous est revenu réparé. Ou presque.
On aurait pu se dire que deux mois, c'est un peu long pour changer une carte mère. Mais apparemment pas, puisque nos petits génies ont réussi à oublier d'activer la carte Wifi.
Dont acte, crise de délirium tremens de Patrick et Sandrine face à leurs adversaires mais néanmoins presqu'amis de Flarky (ben oui, 20 allers-retours chez eux ça crée des liens malgré tout), et retour du matériel pour une semaine dans les laboratoires secrets du constructeur. D'où l'ordinateur de substitution.
Mais ne boudons pas notre plaisir : dans deux semaines, notre aventure italienne se termine, et passer quelques heures sur ce banc sous le soleil nous permet de profiter encore un peu de Turin, de sa douceur de vivre et de son charme si particulier.
Sandrine et Patrick sur leur banc, d'un commun accord.
17:07 Publié dans Turin en tant que telle | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : turin, torino, banc, mazzini
17 juin 2007
Tomates anchois mozzarella
...après la Verona, cap sur la Napoli
Notre tour d'Italie en pizzas s'est donc poursuivi par une destination d'anchois : Naples.
Ah ça on a l'air de faire les marioles, mais quand même avant de partir quelque part, on se renseigne un minimum sur les us et costumes. La veille de notre départ, nous avions donc contacté notre indic' sur place qui nous a expliqué avec moules au détail que Naples c'est un peu un autre pays au coeur de l'Italie.
Et en particulier qu'il faudrait s'attendre à négocier le prix des courses en taxi ; par exemple de l'aéroport au centre ville, 15 euros était le prix maximum conseillé.
Dès notre arrivée, les chauffeurs de taxi nous ont donné le ton. Le premier nous accoste en gesticulant, charge nos bagages et nous enferme dans le taxi avant même qu'on ait pu ouvrir la bouche. Bon, on a tous les deux été en Afrique, et la négociation, ça nous connaît. On entame donc les hostilités :
- alors c'est combien pour la course ?
- oh disons 30 euros
- hein quoi attends on est pas des ricains ah ah ah 10 euros et roulez jeunesse !
- non 30 euros
- ok t'es un dur à cuire. 13 euros et on en parle plus.
Sur ce, il ouvre la portière, sort du taxi et nous jette comme des malpropres avec nos bagages, devant un parterre de touristes terrorisés. La tête haute, nous faisons à nouveau la queue dans la file de taxis. Le suivant sera le bon, après dix minutes de négociation serrée nous lui arrachons une course à 25 euros. Du grand art.
Pour le reste, Naples est une très chouette ville. Un peu bruyante certes, mais animée et colorée. Les gens sont trés sympas, même si on ne les comprend pas. Après un an d'Italien, c'est un peu déroutant, mais anchois c'est un peu normal vu qu'ils ne parlent pas italien mais napolitain (ça ressemble un peu à de l'italien, mais à nos oreilles ça sonnait plutôt comme du brésilien). Le souci, c'est que comme ils voyaient bien qu'on parlait italien, ils en déduisait que nous étions simplement complètement demeurés.
Les napolitains ont un rituel assez marrant : le soir, ils montent en famille sur un scooter, vont chercher des pizzas, les mangent sur le scooter, ensuite ils appelent la grand-mère qui habite au cinquième, elle leur fait descendre un seau où ils déposent sa part du butin. Le tout doit être réalisé dans l'ordre, et sans casque.
En parlant de pizzas, à force d'étudier le menu tous les jours, on s'est aperçu que la Caprese n'était vraiment pas si loin et on a pu faire d'une pierre deux coups. A bord du ferry, certains touristes français ont tenté de nous persuader pendant tout le trajet que Capri, c'était fini, mais franchement tout ça c'est des craques. Capri, c'est une île assez rigolote : tous les touristes s'entassent dans un minuscule village constitué de boutiques de luxe, avec des écharpes anchois ou en cachemire. Dès qu'on s'éloigne du village, c'est magnifique et il n'y a plus anchois.
Enfin, certains d'entre vous nous dirons : mais quid de la pizza Vesuvio (tomates olives) ? Et en effet, ce serait dommage de ne pas parler de Pompéi et d'Herculanum. Qui sont, sans rire, des sites absolument incroyables. Pour y aller, c'est simple, il suffit de demander un billet au comptoir de la gare de Naples, et si vous tombez sur un grand type barbu il faut attendre qu'il vous ait écrit "Vesuviana-Pompei" sur un papier pour lui réclamer les cinq euros de monnaie qu'il a malencontreusement oublié de vous rendre pour la troisième fois en trois jours.
Au bout d'une semaine, nous étions donc parfaitement rôdés en terme de pizzas et de coutumes napolitaines, on a donc décidé d'un commun accord de rentrer à Turin, et l'idée de retrouver notre havre de paix suffisait à nous mettre anchois.
Sandrine et Patrick d'un commun accord.
PS : promis, la prochaine fois on arrête notre trip sur les pizzas.
19:30 Publié dans Périples | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : naples, napoli, turin, torino, italie
12 juin 2007
Du monde au balcon
Pendant nos soucis informatiques, nous sommes partis en voyage pour oublier nos tourments.
Or le dimanche soir, c'est toujours soirée pizza. Vous allez nous dire ça n'a rien à voir, mais si en fait.
En effet, après avoir visité Venise, nous séchions sur la destination suivante.
Et c'est donc un dimanche soir, une tomate au coin de la bouche et un fil de mozzarella sur le menton, que nous est venue cette idée fabuleuse de faire le tour d'Italie en pizzas. Tout devenait simple et lumineux : pas besoin de carte, de compas et d'équerre pour déterminer notre destination : un simple menu de pizzeria suffisait.
Ce fut décidé : on commencerait par Verona, ensuite, en route pour la Napolitaine, puis Parma, Capri, Vegetariana, Calzone, Quattro Formaggi : ces contrées magnifiques et mystérieuses nous tendaient les bras.
Pas plus tard que quelques semaines plus tard, nous étions donc à Vérone. Oui, évidemment : la Verona, c'est une de nos pizzas préférées.
A Vérone il paraît qu'il y a la maison de Juliette. Mais le plus important dans cette maison, c'est le balcon. Franchement nous on voit pas trop ce que ça a d'incroyable un balcon. Nous aussi on en a un balcon, et chouette avec ça.
Par contre, on a un petit salon. Non, on est d'accord, là ça n'a aucun rapport.
Mais admettons. Puisqu'on était à Vérone, nous aussi on allait y jeter un coup d'oeil à ce balcon, après tout, il n'y avait pas de raison que d'autres l'aient vu et pas nous.
Le problème, c'est qu'à Vérone des balcons, il y en a en-veux-tu-en-voilà (mais ça on vous l'avait bien dit, ça n'a rien d'extraordinaire, un balcon). Ca nous a donc pris un certain temps pour identifier celui de Juliette.
On a d'abord crié victoire un peu tôt. En fait (paraît-il) ce n'était pas du tout le bon.
Et puis à un moment Sandrine a cru reconnaître le père de Juliette. Renseignements pris sur place, nous avions fait erreur.
La journée avançait et la fatigue commençait à poindre :
- puisque je te dis que c'est au 29.
- et moi je te dis que je ne trouve pas de "Juliette Capulet" sur l'interphone.
Finalement on a suivi le flot de touristes et on a fini par trouver.
Honnêtement, comme balcon on a vu mieux : il n'y a même pas la place pour mettre une table et deux chaises pour l'apéro. Sinon c'est chouette.
Par contre chez les Capulet on rigolait pas avec les bonnes manières : interdiction formelle de macher du chewing-gum dans l'enceinte de la maison, du coup les enfants les collaient sur le mur du couloir en entrant. Par la suite les propriétaires suivants ont tenté de camoufler tout ça avec des petits morceaux de papier, mais la finition laisse à désirer.
Bon en vrai c'est juste les touristes qui trouvent ça hyper romantique de déclarer leur flamme sur un post-it crasseux collé au mur avec un chewing-gum baveux. Ensuite le post-it tombe, le chewing-gum reste. Il y a presque quelque chose de philosophique là-dedans.
Par contre à l'intérieur c'est très propre. Leur salon est un peu plus grand que chez nous.
Le truc sympa, c'est qu'il y a des ordinateurs en accès libre qui permettent d'envoyer un mail à Juliette si par exemple on a des soucis amoureux. Comme ça fait quand même pas mal de boulot au final, Juliette a du sous-traiter une partie de l'activité à des amis à elle. Il existe donc une véritable brigade de Docs et Difools de choc qui s'active en back-office pour résoudre les problèmes sentimentaux de l'ensemble de la planète.
Pour vous dire la vérité, le balcon on ne l'a pas trouvé tout de suite, on est d'abord monté à un balcon qui ressemblait vachement, et puis on s'est rendu compte qu'on était trop haut en apercevant en contre-bas une Juliette teutonne qui posait lascivement devant un parterre de Romeos bavarois.
On atteignait des sommets de romantisme.
Alors on a décidé d'aller visiter la ville.
Sandrine et Patrick d'un commun accord.
19:24 Publié dans Périples | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : turin, verone, pizza, italie
10 juin 2007
Chronique d'un miracle informatique
Mardi, 19 heures. Le téléphone sonne.
- Pronto ? Oui bonjour monsieur, ici le SAV de Tarty. Votre ordinateur vient d’arriver, vous pouvez venir le chercher dès que vous le souhaitez.
Voilà déjà deux mois que nous attendions le retour de l’ordinateur prodigue, et depuis deux semaines nous avions entamé une campagne de harcèlement téléphonique en règle, à raison de trois appels par jour tous les deux jours.
Mais jusque là le traitement n'avait pas eu l'air de faire effet, et les gugusses de Flurby commençaient sérieusement à nous taper sur le système.
C'est donc quelques heures après un appel particulièrement musclé, où il était notamment question de détruire le magasin au lance-croquettes, que nous avons enfin reçu l'appel libérateur.
Pour le coup, ça nous a même paru suspect : on leur passe un savon et hop, comme par magie, deux heures après tout est résolu ? Non, c'était certainement un canular téléphonique.
- Dites donc, on est en direct sur Rires et Chansons ? C'est Mister Blague ?
- Mister quoi ?
- Non rien. Bon, parfait, on vient le chercher ASAP.
- Où ça ?
- Laissez tomber. Au fait il fonctionne bien ?
- Ah bah on sait pas, on l'a pas déballé.
- ....
Pas de doute, c'était bien nos amis de Crousty.
Le lendemain au magasin, on a eu droit au deuxième effet kiss cool quand on l'a allumé dans la zone de test du SAV, c'est à dire là où on a trouvé une prise, à quatre pattes sous la table du rayon informatique.
Ca avait l'air de marcher, ça on ne peut pas leur enlever. Mais toutes nos données avaient été effacées conformément à notre demande de les sauvegarder expressément.
- Dites on avait pas demandé de ne pas faire un reset du disque dur par hasard ?
- Si mais ils ont du changer la carte mère.
- Mais ça n'a aucun rapport non ?
- Je sais pas. Vous savez, moi, l'informatique...je suis pas un technicien hein.
- Ben tiens et moi je suis Mister Blague.
- Mister quoi ?
- Non, rien.
Heureusement, Sandrine n'abandonne jamais. Ca mouline dans sa tête, ça mouline jusqu'à plus soif.
Aussi, elle finit par débusquer une info comme quoi les données d'un pc après formatage, quand y'en a plus y'en a encore, Patrick se charge de trouver l'application à des couettes et quelques heures plus tard, après avoir fait appel aux experts du NCIS et aux meilleurs cryptologues du KGB, nous avions récupéré le plus important : nos photos de Venise.
Nous voici donc de retour, vraiment ravis d'un commun accord !
17:10 Publié dans Périples | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : turin, venise, italie
16 avril 2007
Le contrat de confiance
une photo rescapée
A Turin aussi, le contrat de confiance existe.
Un contrat de confiance, ça débute en achetant un ordinateur portable chez un revendeur connu, parce que comme ça on n'aura pas de problème avec la garantie et puis le service après vente c'est du solide et blablabli et flaflafla.
Un contrat de confiance, c'est revenir dix jours après parce que le bazar fonctionne en mode capricieux.
Un contrat de confiance, c'est attendre deux mois que le pc soit envoyé à Milan, soit réparé et revienne.
Un contrat de confiance, c'est donner 150 euros de caution pour avoir un ordinateur de substitution qui les vaut à peine.
Un contrat de confiance, c'est devoir appeler soi-meme pour apprendre par hasard que son pc est revenu de réparation depuis une semaine.
Un contrat de confiance, c'est quand le pc n'a pas été réparé à Milan car là-bas ils ont trouvé que tout allait pour le mieux, et qu'on finit par découvrir que tout s'arrange en changeant la batterie qui était défectueuse.
Un contrat de confiance, c'est quand quatre mois plus tard le pc, facétieux comme pas deux, rend l'ame, sur un coup de tete, sans prévenir, comme ça, paf le chien.
Un contrat de confiance, c'est quand il faut de nouveau envoyer le bazar à Milan.
Un contrat de confiance, c'est quand cette fois aucun ordinateur de substitution n'est disponible.
Un contrat de confiance, c'est quand on vous dit de repasser demain parce que l'ordinateur de substitution sera revenu, qu'on doit poser une demi-journée pour repasser demain, et que le lendemain il n'y a pas d'ordinateur de substitution disponible.
Un contrat de confiance, c'est quand un service après-vente est toujours désolé, et qu'il n'y peut jamais rien. C'est meme un leitmotiv :"dispiace, non ci possiamo nulla".
Un contrat de confiance, c'est quand on voudrait récupérer ses données (comme par exemple les deux cent autres photos de Venise qu'on n'a pas eu la bonne idée de mettre toutes en lieu sur) mais que ca dépend du sens du vent et de l'age du capitaine, qu'à Milan ils essaieront mais que c'est pas sur, et puis surtout qu'on sait pas trop s'ils essaieront vraiment, dispiace, dispiace.
Un contrat de confiance, c'est quand on dit quelque chose à quelqu'un un jour et qu'on doit le répéter à un autre le lendemain, et à un troisième le sur-lendemain, et qu'au final c'est comme si on pissait dans un violon.
Tout ça pour vous dire que malheureusement, en raison d'un contrat de confiance, nous ne serons pas en mesure d'écrire de nouveaux articles avant quelques temps.
Comme on dit ici, "dispiace, non ci possiamo nulla".
18:27 Publié dans Périples | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : contrat de confiance excessive, turin