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04 avril 2007

Escapade au Lingotto (2/2)



Après avoir rejoué un peu avec la rampe, on s'est dit qu'il était temps d'aller enfin visiter ce mégastore du goût inauguré depuis peu juste en face du Lingotto...

Donc, après le coup de la rampe, nous sommes entrés chez Eataly.

Attendez, attendez, on vous espique.

Eataly, c'est pas un supermarché comme les autres, c'est une véritable ville oenogastronomique, un concept sympa comme tout.
D'ailleurs, ils travaillent main dans la main avec l'association SlowFood, le lobby piémontais de la bonne bouffe, alors c'est pour vous dire.

C'est tellement propre et ordonné, on se croirait au Bon Marché



Non seulement Eataly vous propose les meilleurs produits de toute l'italie, mais en plus l'endroit est assez conceptuel au niveau du concept.



Et le concept, c'est que ce qu'ils vendent, on peut aussi le manger sur place.

un petit resto bar du côté des pains, pâtes et pizzas



Ainsi, chaque rayon possède son coin resto-dégustation, avec un bar, des tables, et une ambiance assez étonnament réussie. Par exemple, la cave à vin, où l'on peut tirer son vin au fût, parvient presque à vous faire oublier que vous êtes au coeur d'une grande surface.

Ici, on peut faire le plein directement à la pompe



Eataly, c'est un peu l'IKEA de la bouffe : on pense y faire un saut en fin de matinée, et puis le soir on commence à se demander si on ne va pas réserver un hôtel dans le coin pour revenir le lendemain.

Mais Eataly présente trois différences de taille avec IKEA :

> Petit hun, il faut bien le dire, Eataly ce n'est pas donné. On s'est pour notre part contenté d'un pot de 100 grammes de confiture aux pommes gognoles (la confiture de pommes cotognes se déguste avec un bon fromage), et d'une baguette de pain frais (halleluja).
Coût de l'opération, 5.60 euros. C'est pas Noël tous les jours.

110 euros le bocal d'antipasti. C'est tellement cher, on se croirait au Bon Marché



> Petit d'oeufs, Eataly ce n'est pas seulement une entreprise commerciale : ils donnent aussi des cours d'oenologie et de cuisine. On vous rassure, même là, au niveau commercial, ils se débrouillent quand même assez bien (25 euros l'heure). Oui d'accord, mais Ikea ils ne donnent pas de cours de bricolage. Et pourtant, après trois heures de travail sur une armoire KRUSPROLLS, on serait prêts à les payer une petite fortune.

> Petit troyes, Eataly n'affuble pas ses produits de noms improbables et imprononçables dans une langue que personne ne comprend, et ça c'est sympa.

bon par contre ils vendent des trucs qu'on avait jamais vu ailleurs, comme des bouteilles de soda avec des pin-ups des années 50



Et non, Eataly n'est pas notre sponsor.

01 avril 2007

Escapade au Lingotto (1/2)



Aujourd'hui dimanche, nous avons enfilé nos bleus de travail pour nous rendre à l'usine.

Et on n'a pas eu à chercher bien loin pour en trouver une, car comme chacun sait, Turin est une ville on ne peut plus industrielle, et dès qu'on sort dans la rue c'est Germinal et les temps modernes réunis.

Bon non en fait pas du tout, oh oh oh, hi hi hi, premier avril et tutti quanti.
Mais qu'ils sont drôles.

Non, ce qui est vrai, c'est que Turin a un passé industriel, et qu'il en reste quelques vestiges, comme le Lingotto, ces anciens ateliers de la FIAT reconvertis en centre commercial hyper tendance et en musée mega trendy.



En effet, les turinois sont les rois de la récup, ils récupent ils récupent, ils récupent à tout va.

Un bon jour ils se sont retrouvés avec toutes ces usines vides, et ils se sont dit que c'était quand même bête de détruire de la bonne pierre comme ça.

Mais comment faire du neuf avec du vieux ?

Pour les architectes turinois ce n'était pas un problème, on allait garder la belle rampe de lancement qui permettaient d'envoyer les voitures sur le circuit d'essai du toit, et l'intégrer harmonieusement au décor, tout en permettant aux futurs consommateurs d'accéder aux différents étages qui ne mènent nulle part.



Pour inciter les brebis égarées à revenir dans le droit chemin, celui qui mène aux lumières des magasins et des restaurants, on a disposé le long de la rampe-toboggan des messages subliminaux.

des labos de chimistes désafectés, déjà c'est pas hyper chaleureux



mais une collection de sièges de dentistes des années cinquante, ça fait carrément flipper (ceux qui connaissent Sandrine comprendront encore mieux)



Après avoir bien rigolé sur cette rampe pendant vingt bonnes minutes, nous nous sommes donc résolus à faire un tour dans le centre commercial proprement dit.

Et là aussi, une fois passée l'émotion de penser qu'avant ici c'était une usine avec des ouvriers à la chaîne et que t'as vu c'est dingue comme on ressent encore si puissamment l'empreinte du passé à travers ces bâtiments qui se dressent et qui nous racontent leur histoire et tout ça tu vois, ça te prend aux tripes enfin tu vois j'veux dire, on a bien rigolé.

En effet, ces farceurs de turinois avaient monté un grand spectacle de clowns pour l'hôpital des enfants malades.

clown DJ en plein trip devant sa console



Attention : loin de nous l'idée de railler une initiative aussi sympatique.
Mais il faut bien avouer que ces clowns étaient assez fendards : alors que le dernier enfant s'était éloigné depuis longtemps avec un soupir de désolation ("pff ils sont trop nazes, on rentre maintenant ?"), nos amis continuaient à se trémousser avec fougue sur le dancefloor improvisé.

Pour preuve le document suivant, réalisé sans trucage en caméra cachée.

vous voyez des enfants vous ?

En fait, ils trippaient tellement entre eux, qu'ils en avaient tout simplement eux-mêmes oublié les mômes.

Un peu plus loin dans la galerie, des enfants imploraient leurs parents de faire demi-tour et traînaient les pieds en pleurant,"Oh non papa pas les clowns, pas les clowns, pas les cloooooooooowns".

Après avoir rejoué un peu avec la rampe, on s'est dit qu'il était temps d'aller enfin visiter ce mégastore du goût inauguré depuis peu juste en face du Lingotto...

...la suite mercredi !

25 février 2007

Une journée sans voiture (et Bob l'éponge)



Aujourd'hui à Turin il faisait un temps magnifique, comme tous les jours. Non bon d'accord le soleil n'était pas au rendez-vous, il faisait même un temps franchement pourri pour être tout à fait honnêtes.

Aussi, quand Patrick l'étoile de mer et Sandrine la sardine sont sortis faire un tour, ils étaient loin d'imaginer quelle merveilleuse journée les attendait.

Sans doute parce que, comme d'habitude, ils n'étaient au courant de rien.

En effet, en ce dimanche de l'an de grace Kelly, l'interdiction de circuler en carosse motorisé avait été déclamée dans tout le royaume du Piémont. Les turinois avaient donc repris possession des rues, en vélo, ou à pied.

Et nous, nous avons suivi Bob l'éponge.
Oui on sait, ça n'a aucun rapport avec la choucroute, ni avec le risotto d'ailleurs. C'était juste pour placer le truc avec Bob l'éponge.




Quand les italiens n'ont pas le droit d'utiliser leur sacro-sainte voiture, ils se sentent un peu perdus.

Alors, il leur faut absolument trouver des activités de substitution.

Certains se jettent sur leurs rollers, pour revivre encore, et encore, et encore, cette sensation grisante de vitesse sur quatre roues.




D'autres tentent une thérapie musicale, pour calmer des nerfs mis à rude épreuve par de longues heures de conduite à l'italienne.




Enfin, les plus dépendants au volant suivent une thérapie de groupe, orchestrée par un ancien AA (Automobiliste Anonyme) reconverti en PE (piéton évangéliste).

La première étape de la cure consiste à retrouver le sens de l'équilibre sur ses deux pieds.




La seconde phase est basée sur l'obéissance et le travail en équipe, pour permettre aux conducteurs de réapprendre les bases de la discipline et les fondamentaux d'une vie sociale.




La troisième et dernière étape : extérioriser son agressivité d'ancien conducteur. Mais, et là réside toute la difficulté de l'exercice, ne l'exprimer qu'au signal du PE. Et donc, attendre son tour patiemment, et sans klaxonner, merci.




Finalement, les plus heureux, ce sont les enfants que l'interdiction de circuler en quatre roues ne concernait pas. C'est dire si pour eux, c'était la fête.



Pas facile, dans ces conditions, de retrouver Bob l'éponge. On l'a bien aperçu, de nouveau, au détour d'une place, mais il a filé aussitôt.




Non, ça n'a toujours aucun rapport avec la journée sans voiture, mais on avait encore une vidéo de Bob l'éponge à placer.

Et puis quand même, on a passé des heures à courir derrière un ballon stupide dans toute la ville alors si c'est pour pas mettre la vidéo ensuite sous prétexte que c'est pas le sujet merci bien, alors là merci flûte quoi à la fin.

Sandrine et Patrick d'un commun accord de Maastricht.

11 février 2007

Universiade, épisode 3 : Notte Bianca



Après une semaine de festivités endiablées, nous étions un peu sur les crotules. C'est vrai, quoi, on était tellement fratigués qu'on n'arrivait même plus à articluler correctement.

Mais les turinois, qui comme chacun sait sont de solides et joyeux gaillards, ne pouvaient pas décemment cloturer les universiades par une tisane, un suppo et une bonne nuit de sommeil réparateur.



D'où l'idée fantastique de clore l'Universiade par une nuit blanche, et ce durant toute la nuit, et même après le coucher du soleil.

A 23h00, nous nous sommes donc relevés pour aller assister, pantoufles et bonnets de nuits par l'appui, au feu d'artifice annonçant le début de la notte bianca.

Il était plutôt rien chouette, très lumineux et très coloré.




Quand nous nous sommes réveillés, tous les gens étaient partis assister aux différents spectacles musicaux disséminés à travers la ville.

Hauts les coeurs. Nous nous sommes trainés avec enthousiasme à la recherche de la prochaine attraction. Arrivés Place Bodoni, qui n'a rien à voir avec les pâtes à la Boudoni, nous avons suivi trois pelerins qui entraient dans le Conservatoire.

Là, des petits chanteurs à la croix de bois arrivés à l'âge de la retraite chantaient du Paolo Conte autour d'un feu de bois, malheureusement on n'a pas pu prendre de photos.

Bon, c'était formidable, nous sommes ressortis assez vite.



Sur ces entremets, nous avons croisé une bande de belges qui faisaient des percussions brésiliennes. C'est pourquoi on n'a pas été plus étonnés que ça quand on a vu des poissons géants flotter au dessus de la Place San Carlo.

Enfin, ça nous a tout de même un peu interpellés. Nous nous sommes donc dirigés vers ladite place, pour assister à un des spectacles les plus grandioses qu'on ait jamais vu de mémoire d'homme.



Le spectacle s'appelle "La Perle", et c'est l'histoire de poissons géants qui se baladent peinards sur une place de Turin transformée en aquarium géant pour l'occasion. Et c'est un spectacle français, oui madame, de la comédie française et de l'académie française.

A un moment donné, la murène, qui était partie faire du shopping via Roma, s'aperçoit que sa perle a disparu.



Plutôt remontée, elle suspecte immédiatement cette chipie de pieuvre, et va la cuisiner pour lui faire cracher le morceau. Mais la pieuvre nie tout en bloc, ce qui donne lieu à une altercation sauvage et sanguinaire.



Après avoir corrigé la pieuvre, la murène s'en prend au homard, que pour des raisons techniques indépendantes de notre volonté nous appelerons Michal. Mais Michal le homard se rebiffe et s'écrie "non c'est pas moi, j'ai pas folé, la perle du marchand", en exécutant une chorégraphie gesticulatoire extrêmement terrorisante.



Déroutée par cette rebuffade, la murène regarde passer un troupeau de méduses assez louches sans moufter.



Grand bien lui en prend, puisque finalement, c'est la baleine qui avait emprunté le bijou pour briller le temps d'un dîner mondain, et qui lui ramène en fredonnant "Je ne suis qu'une chanson".
Baleine que pour des raisons techniques indépendantes flaflafli flaflafla, nous ne nommerons pas.



Tout est bien qui finit bien, et nos amis les poissons festoyent en se déhanchant au rythme des synthés envoûtants de Jean-Michel Jarre, qui passait justement dans le coin.




Patrick et Sandrine d'un commun accord

04 février 2007

Universiade, épisode 2 : les concerts



L'Universiade, c'est le sport, le dépassement de soi, plus haut, plus loin, plus fort, veni, vidi, vici, pierre qui roule tous les chats sont frits, et tout ce genre de choses.

Mais chi va piano va sano. C'est pourquoi les organisateurs ont aussi pensé à la rigole, et ont invité une brochette de chanteurs de renommée internationale à Turin. Avec à la clef un concert gratuit, chaque soir sur la Piazza Vittorio Veneto, à deux cent mètres de chez nous.

Le premier soir, on était drôlement contents, parce qu'on connaissait le groupe qui allait se produire : Le Vibrazioni.



On écoutait déjà en boucle son dernier single sur radio KissKiss, la radio che ti ascolta. On était donc fin prêts à reprendre avec le public le refrain de Vieni da me, notre titre préféré, qu'on avait appris par coeur, et à vibrer de concert avec nos amis piémontais. Bon. On s'est peut être un peu emballé : des heures de répétition sous la douche, dans la cuisine, l'achat de deux micros pour des duos chargés d'émotions, les yeux dans les yeux.
Et puis le jour F, on était les deux seuls gugusses à chanter à tue tête au milieu de quelques milliers de personnes à l'enthousiasme plus que pondéré.



le clip entier de Vieni da Me est


Du coup pour notre deuxième concert, on n'avait rien révisé. C'est-à-dire que le groupe en question, Caparezza, était présenté comme le grand espoir italien du rap alternatif. C'est dire à quel point la description donnait envie. Damdidideh, damdididah, on s'est encore trompé sur ce coup là.



Caparezza, c'est un peu Eminem qui se déguiserait en costume de Mickey pour faire marrer les enfants. Une sorte d'ovni, à mi-chemin entre le rap east coast et le bébête show. Et là, pour le coup, la place était envahie par une foule compacte et bondissante.



Au fil des concerts, on a commencé à mieux cerner les goûts musicaux des turinois. Et quand le groupe franco-argentin Gotan Project s'est produit le dernier soir, on n'a même pas été surpris de les voir tous danser le tango dans une sorte de transe collective, pendant qu'on baillait à se décrocher la machoire à côté.

Ils sont bizarres ces piémontais. On leur offrirait U2 sur un plateau, qu'ils resteraient de marbre. Par contre, ils se déchaînent pour un rappeur anarchiste qui cultive l'autodérision.



damdididah, plus de Caparezza ici et


On a eu par la suite l'explication de ce comportement collectif étonnant. D'après certains experts en sociologie psychomotrice (en tout cas, d'après les collègues de bureau de Patrick), les turinois ont en eux quelque chose de tenessee, un côté rebelle et indiscipliné, voire révolutionnaire.

C'est pourquoi, lorsque le turinois moyen prend son ticket pour faire la queue à la poste, quand il sort ses poubelles (une pour le plastique, une pour le verre, une pour le carton), ou qu'il attend sagement le bus pendant des heures dans le froid, il a dans la tête ce petit refrain "Damdidideh, damdididah, ni dieu ni roi, sans foi ni loi".

Sandrine et Patrick d'un commun accord