12 juin 2007
Du monde au balcon
Pendant nos soucis informatiques, nous sommes partis en voyage pour oublier nos tourments.
Or le dimanche soir, c'est toujours soirée pizza. Vous allez nous dire ça n'a rien à voir, mais si en fait.
En effet, après avoir visité Venise, nous séchions sur la destination suivante.
Et c'est donc un dimanche soir, une tomate au coin de la bouche et un fil de mozzarella sur le menton, que nous est venue cette idée fabuleuse de faire le tour d'Italie en pizzas. Tout devenait simple et lumineux : pas besoin de carte, de compas et d'équerre pour déterminer notre destination : un simple menu de pizzeria suffisait.
Ce fut décidé : on commencerait par Verona, ensuite, en route pour la Napolitaine, puis Parma, Capri, Vegetariana, Calzone, Quattro Formaggi : ces contrées magnifiques et mystérieuses nous tendaient les bras.
Pas plus tard que quelques semaines plus tard, nous étions donc à Vérone. Oui, évidemment : la Verona, c'est une de nos pizzas préférées.
A Vérone il paraît qu'il y a la maison de Juliette. Mais le plus important dans cette maison, c'est le balcon. Franchement nous on voit pas trop ce que ça a d'incroyable un balcon. Nous aussi on en a un balcon, et chouette avec ça.
Par contre, on a un petit salon. Non, on est d'accord, là ça n'a aucun rapport.
Mais admettons. Puisqu'on était à Vérone, nous aussi on allait y jeter un coup d'oeil à ce balcon, après tout, il n'y avait pas de raison que d'autres l'aient vu et pas nous.
Le problème, c'est qu'à Vérone des balcons, il y en a en-veux-tu-en-voilà (mais ça on vous l'avait bien dit, ça n'a rien d'extraordinaire, un balcon). Ca nous a donc pris un certain temps pour identifier celui de Juliette.
On a d'abord crié victoire un peu tôt. En fait (paraît-il) ce n'était pas du tout le bon.
Et puis à un moment Sandrine a cru reconnaître le père de Juliette. Renseignements pris sur place, nous avions fait erreur.
La journée avançait et la fatigue commençait à poindre :
- puisque je te dis que c'est au 29.
- et moi je te dis que je ne trouve pas de "Juliette Capulet" sur l'interphone.
Finalement on a suivi le flot de touristes et on a fini par trouver.
Honnêtement, comme balcon on a vu mieux : il n'y a même pas la place pour mettre une table et deux chaises pour l'apéro. Sinon c'est chouette.
Par contre chez les Capulet on rigolait pas avec les bonnes manières : interdiction formelle de macher du chewing-gum dans l'enceinte de la maison, du coup les enfants les collaient sur le mur du couloir en entrant. Par la suite les propriétaires suivants ont tenté de camoufler tout ça avec des petits morceaux de papier, mais la finition laisse à désirer.
Bon en vrai c'est juste les touristes qui trouvent ça hyper romantique de déclarer leur flamme sur un post-it crasseux collé au mur avec un chewing-gum baveux. Ensuite le post-it tombe, le chewing-gum reste. Il y a presque quelque chose de philosophique là-dedans.
Par contre à l'intérieur c'est très propre. Leur salon est un peu plus grand que chez nous.
Le truc sympa, c'est qu'il y a des ordinateurs en accès libre qui permettent d'envoyer un mail à Juliette si par exemple on a des soucis amoureux. Comme ça fait quand même pas mal de boulot au final, Juliette a du sous-traiter une partie de l'activité à des amis à elle. Il existe donc une véritable brigade de Docs et Difools de choc qui s'active en back-office pour résoudre les problèmes sentimentaux de l'ensemble de la planète.
Pour vous dire la vérité, le balcon on ne l'a pas trouvé tout de suite, on est d'abord monté à un balcon qui ressemblait vachement, et puis on s'est rendu compte qu'on était trop haut en apercevant en contre-bas une Juliette teutonne qui posait lascivement devant un parterre de Romeos bavarois.
On atteignait des sommets de romantisme.
Alors on a décidé d'aller visiter la ville.
Sandrine et Patrick d'un commun accord.
19:24 Publié dans Périples | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : turin, verone, pizza, italie