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25 février 2007

Une journée sans voiture (et Bob l'éponge)



Aujourd'hui à Turin il faisait un temps magnifique, comme tous les jours. Non bon d'accord le soleil n'était pas au rendez-vous, il faisait même un temps franchement pourri pour être tout à fait honnêtes.

Aussi, quand Patrick l'étoile de mer et Sandrine la sardine sont sortis faire un tour, ils étaient loin d'imaginer quelle merveilleuse journée les attendait.

Sans doute parce que, comme d'habitude, ils n'étaient au courant de rien.

En effet, en ce dimanche de l'an de grace Kelly, l'interdiction de circuler en carosse motorisé avait été déclamée dans tout le royaume du Piémont. Les turinois avaient donc repris possession des rues, en vélo, ou à pied.

Et nous, nous avons suivi Bob l'éponge.
Oui on sait, ça n'a aucun rapport avec la choucroute, ni avec le risotto d'ailleurs. C'était juste pour placer le truc avec Bob l'éponge.




Quand les italiens n'ont pas le droit d'utiliser leur sacro-sainte voiture, ils se sentent un peu perdus.

Alors, il leur faut absolument trouver des activités de substitution.

Certains se jettent sur leurs rollers, pour revivre encore, et encore, et encore, cette sensation grisante de vitesse sur quatre roues.




D'autres tentent une thérapie musicale, pour calmer des nerfs mis à rude épreuve par de longues heures de conduite à l'italienne.




Enfin, les plus dépendants au volant suivent une thérapie de groupe, orchestrée par un ancien AA (Automobiliste Anonyme) reconverti en PE (piéton évangéliste).

La première étape de la cure consiste à retrouver le sens de l'équilibre sur ses deux pieds.




La seconde phase est basée sur l'obéissance et le travail en équipe, pour permettre aux conducteurs de réapprendre les bases de la discipline et les fondamentaux d'une vie sociale.




La troisième et dernière étape : extérioriser son agressivité d'ancien conducteur. Mais, et là réside toute la difficulté de l'exercice, ne l'exprimer qu'au signal du PE. Et donc, attendre son tour patiemment, et sans klaxonner, merci.




Finalement, les plus heureux, ce sont les enfants que l'interdiction de circuler en quatre roues ne concernait pas. C'est dire si pour eux, c'était la fête.



Pas facile, dans ces conditions, de retrouver Bob l'éponge. On l'a bien aperçu, de nouveau, au détour d'une place, mais il a filé aussitôt.




Non, ça n'a toujours aucun rapport avec la journée sans voiture, mais on avait encore une vidéo de Bob l'éponge à placer.

Et puis quand même, on a passé des heures à courir derrière un ballon stupide dans toute la ville alors si c'est pour pas mettre la vidéo ensuite sous prétexte que c'est pas le sujet merci bien, alors là merci flûte quoi à la fin.

Sandrine et Patrick d'un commun accord de Maastricht.

11 février 2007

Universiade, épisode 3 : Notte Bianca



Après une semaine de festivités endiablées, nous étions un peu sur les crotules. C'est vrai, quoi, on était tellement fratigués qu'on n'arrivait même plus à articluler correctement.

Mais les turinois, qui comme chacun sait sont de solides et joyeux gaillards, ne pouvaient pas décemment cloturer les universiades par une tisane, un suppo et une bonne nuit de sommeil réparateur.



D'où l'idée fantastique de clore l'Universiade par une nuit blanche, et ce durant toute la nuit, et même après le coucher du soleil.

A 23h00, nous nous sommes donc relevés pour aller assister, pantoufles et bonnets de nuits par l'appui, au feu d'artifice annonçant le début de la notte bianca.

Il était plutôt rien chouette, très lumineux et très coloré.




Quand nous nous sommes réveillés, tous les gens étaient partis assister aux différents spectacles musicaux disséminés à travers la ville.

Hauts les coeurs. Nous nous sommes trainés avec enthousiasme à la recherche de la prochaine attraction. Arrivés Place Bodoni, qui n'a rien à voir avec les pâtes à la Boudoni, nous avons suivi trois pelerins qui entraient dans le Conservatoire.

Là, des petits chanteurs à la croix de bois arrivés à l'âge de la retraite chantaient du Paolo Conte autour d'un feu de bois, malheureusement on n'a pas pu prendre de photos.

Bon, c'était formidable, nous sommes ressortis assez vite.



Sur ces entremets, nous avons croisé une bande de belges qui faisaient des percussions brésiliennes. C'est pourquoi on n'a pas été plus étonnés que ça quand on a vu des poissons géants flotter au dessus de la Place San Carlo.

Enfin, ça nous a tout de même un peu interpellés. Nous nous sommes donc dirigés vers ladite place, pour assister à un des spectacles les plus grandioses qu'on ait jamais vu de mémoire d'homme.



Le spectacle s'appelle "La Perle", et c'est l'histoire de poissons géants qui se baladent peinards sur une place de Turin transformée en aquarium géant pour l'occasion. Et c'est un spectacle français, oui madame, de la comédie française et de l'académie française.

A un moment donné, la murène, qui était partie faire du shopping via Roma, s'aperçoit que sa perle a disparu.



Plutôt remontée, elle suspecte immédiatement cette chipie de pieuvre, et va la cuisiner pour lui faire cracher le morceau. Mais la pieuvre nie tout en bloc, ce qui donne lieu à une altercation sauvage et sanguinaire.



Après avoir corrigé la pieuvre, la murène s'en prend au homard, que pour des raisons techniques indépendantes de notre volonté nous appelerons Michal. Mais Michal le homard se rebiffe et s'écrie "non c'est pas moi, j'ai pas folé, la perle du marchand", en exécutant une chorégraphie gesticulatoire extrêmement terrorisante.



Déroutée par cette rebuffade, la murène regarde passer un troupeau de méduses assez louches sans moufter.



Grand bien lui en prend, puisque finalement, c'est la baleine qui avait emprunté le bijou pour briller le temps d'un dîner mondain, et qui lui ramène en fredonnant "Je ne suis qu'une chanson".
Baleine que pour des raisons techniques indépendantes flaflafli flaflafla, nous ne nommerons pas.



Tout est bien qui finit bien, et nos amis les poissons festoyent en se déhanchant au rythme des synthés envoûtants de Jean-Michel Jarre, qui passait justement dans le coin.




Patrick et Sandrine d'un commun accord

04 février 2007

Universiade, épisode 2 : les concerts



L'Universiade, c'est le sport, le dépassement de soi, plus haut, plus loin, plus fort, veni, vidi, vici, pierre qui roule tous les chats sont frits, et tout ce genre de choses.

Mais chi va piano va sano. C'est pourquoi les organisateurs ont aussi pensé à la rigole, et ont invité une brochette de chanteurs de renommée internationale à Turin. Avec à la clef un concert gratuit, chaque soir sur la Piazza Vittorio Veneto, à deux cent mètres de chez nous.

Le premier soir, on était drôlement contents, parce qu'on connaissait le groupe qui allait se produire : Le Vibrazioni.



On écoutait déjà en boucle son dernier single sur radio KissKiss, la radio che ti ascolta. On était donc fin prêts à reprendre avec le public le refrain de Vieni da me, notre titre préféré, qu'on avait appris par coeur, et à vibrer de concert avec nos amis piémontais. Bon. On s'est peut être un peu emballé : des heures de répétition sous la douche, dans la cuisine, l'achat de deux micros pour des duos chargés d'émotions, les yeux dans les yeux.
Et puis le jour F, on était les deux seuls gugusses à chanter à tue tête au milieu de quelques milliers de personnes à l'enthousiasme plus que pondéré.



le clip entier de Vieni da Me est


Du coup pour notre deuxième concert, on n'avait rien révisé. C'est-à-dire que le groupe en question, Caparezza, était présenté comme le grand espoir italien du rap alternatif. C'est dire à quel point la description donnait envie. Damdidideh, damdididah, on s'est encore trompé sur ce coup là.



Caparezza, c'est un peu Eminem qui se déguiserait en costume de Mickey pour faire marrer les enfants. Une sorte d'ovni, à mi-chemin entre le rap east coast et le bébête show. Et là, pour le coup, la place était envahie par une foule compacte et bondissante.



Au fil des concerts, on a commencé à mieux cerner les goûts musicaux des turinois. Et quand le groupe franco-argentin Gotan Project s'est produit le dernier soir, on n'a même pas été surpris de les voir tous danser le tango dans une sorte de transe collective, pendant qu'on baillait à se décrocher la machoire à côté.

Ils sont bizarres ces piémontais. On leur offrirait U2 sur un plateau, qu'ils resteraient de marbre. Par contre, ils se déchaînent pour un rappeur anarchiste qui cultive l'autodérision.



damdididah, plus de Caparezza ici et


On a eu par la suite l'explication de ce comportement collectif étonnant. D'après certains experts en sociologie psychomotrice (en tout cas, d'après les collègues de bureau de Patrick), les turinois ont en eux quelque chose de tenessee, un côté rebelle et indiscipliné, voire révolutionnaire.

C'est pourquoi, lorsque le turinois moyen prend son ticket pour faire la queue à la poste, quand il sort ses poubelles (une pour le plastique, une pour le verre, une pour le carton), ou qu'il attend sagement le bus pendant des heures dans le froid, il a dans la tête ce petit refrain "Damdidideh, damdididah, ni dieu ni roi, sans foi ni loi".

Sandrine et Patrick d'un commun accord

28 janvier 2007

Universiade, épisode 1 : Le match de Hockey



Il y avait un truc qui nous chiffonnait depuis notre arrivée ici : le regret éternel d'avoir raté les JO d'hiver, et l'impression désagréable d'arriver après la bataille. Qu'à cela ne tienne; les turinois, qui ont de la suite dans les idées, nous avaient préparé une chouette surprise.

Et cette surprise, je vous le donne Emile, c'est l'Universiade, les jeux olympiques universitaires. Cet événement planétaire que personne ne connait, a été inventé ici même en 1959 par Primo Nebiolo, et quand on a un nom de vin italien, on ne peut pas être foncièrement mauvais.

L'Universiade présente un intérêt certain par rapport aux véritables JO : le prix des billets est largement plus accessible. Ainsi, pour la modique somme de 10 euros, nous avons pu assister en personne au choc des titans entre le Canada et la Russie lors du quart de finale de hockey sur glace. Voici pour vous, en exclusivité, le résumé en images.

Mercredi 10 janvier 21 h, match retransmis en direct du Palaghiaccio Tazzoli

- Eh bien oui, mon cheeerrr Patrick Candeloro, nous voici en direct sur le ring glacé miroitant et scintillant de cette paatinooooire, eh bien comment allez vous ?

- Ouais, ouais, au poil, ma chère Sandrine Monfort, attention j'ai pas dit à poil hein.



- Tandis que sur la patinoire s'élancent à présent de formidables athlètes mais qu'ils sont beaux, qu'ils sont forts, qu'ils sont élégants dans leur costume de lumière. Leur casque, et leur coquille de protection saillante, leur donnent l'allure de gladiateurs des temps modernes.

- Oh la faut pas vous emporter comme ça ma petite Sandrine, mais c'est vrai qu'ils ont de belles petites fesses hinhin hinhin hin.




- Ah la la Mais quel choc, what a choc Patrick, j'espère qu'il n'a rien, I hope he is OK. Quelle terrible collision, what a terribeule collijeune !

- Oui, je vois que c'est le 12, Laprise, je connais bien sa femme, une petite quebecoise très sympa, elle sent bon le sirop d'érable comme on dit ! J'espère en tout cas que le russe ne lui a pas mis deux doigts, dans Laprise hinhin hinhin hin.



- Je pense mon cher Patrick, que les téléspectateurs ne voient pas les noms d'ici et que par conséquent, as a consequence, votre blague si je puis me permettre, a fait long feu. Je tiens à préciser pour nos chers téléspectateurs que l'emploi de l'expression "faire long feu" est tout à fait approprié ici, car cela désigne à l'origine un tir de carabine qui....

- En tout cas Sandrine la partie est terminée, tout le monde s'en va là. Y'a match nul, comme qui dirait.



- Eh bien ce fut un très beau moment de patinage, de très beaux concurrents, même si l'on aurait tout de même souhaité, et c'est normal, voir un patineur français, a french skater, l'emporter ici ce soir.

- C'est vrai que là, la compétition a été complètement trustée par des patineurs canadiens et russes, on n'a vu que ça toute la soirée ! On s'est bien fait couillonner sur ce coup là.

- Allons allons Patrick conservez donc un tant soit peu votre fair-play.

Sandrine et Patrick d'un commun accord

20 janvier 2007

Absinthium Spiritus Delirium



Vendredi soir, nous nous sommes dit : c'est le moment où jamais pour goûter à l'absinthe, la marotte des poêtes maudits. L'aventure avait un petit goût d'interdit, ce qui n'était pas pour nous déplaire.
Comme nous sommes trés trés téméraires, nous avons pris nos passeports et nos numéros de sécu sur nous on ne sait jamais.

Nous avons donc enfilé nos plus beaux atours et nous nous sommes rendus dans un petit troquet Piazza Vittorio Veneto, où paraît-il y'en a d'la bonne.

Au comptoir, la patronne nous fixe d'un regard vitreux. Patrick lui retourne un regard bleu trempé dans l'acier.

- Une absinthe, et une bonne. Un seul verre pour deux, on n'est pas Crésus.
- Bien sûr. Laquelle je vous sers ?
- Euh...la verte ?
- Bien sûr monsieur. Une française à 45°, ou alors vous avez 50° , 60°, jeune, vieille, ou alors l'Italienne. Vous êtes français ? Oui ? alors je vous sers l'Italienne à 70°. Notre compagnie vous souhaite un agréable voyage.


Sur ces entrechats, nous nous sommes attablés autour de notre verre pour deux....



Nous avons prudemment trempé nos lèvres dans le breuvage susdit, puis Sandrine s'est attrapée la gorge à deux mains, et Patrick a essuyé quelques larmes. Diantre, ça dégage les bronches.

Cependant, passés les premiers effets, la dégustation s'est révélée plutôt agréable. En fait, l'absinthe, on s'en fait toute une histoire, mais ça reste un apéritif comme un autre.

Le seul problème, ce sont les cerfs bleus qui vous fixent avec leur petit regard vicieux.



Du coup on a décampé, en volant bien entendu, parce que c'est tout de même plus rapide.



On rigolait bien là haut avant de se faire attaquer par des soucoupes volantes.



Oh, on a bien songé à prendre la tangente en voiture phosphorescente.



Mais la gentille dame de la circulation qui nous a contrôlés (heureusement qu'on avait pensé à prendre nos passeports) nous a prévenu qu'il y avait pas mal de trafic sur l'A12, à cause des abeilles qui se garent en double file, c'est très pénible.



De toutes façons, on avait trés faim, donc on a continué à pied. Hélas, c'était vraiment pas de bol, car pour accéder à la boulangerie, il fallait traverser une forêt enneigée. Et évidemment on avait oublié nos pièges à loup à la maison. La guigne.



Au bout d'un moment, on a fini par repérer un stand de pâtes. Le seul petit problème, c'était qu'on était devenu tout petits, à cause des douze coups de minuit bien sûr, et le serveur ne nous voyait pas. Quand on pense qu'on avait traversé un champ de blé de trois hectares pour échouer si près du but, ça fait quand même mal au coeur.



La soirée était fichue, fichue, fichue. Nous sommes rentrés à la maison, la mort dans l'âme, et le ventre creux.
Et là, comble de malchance, on s'est rendu compte qu'on avait laissé les lumières allumées en partant.



Morale de l'histoire, l'absinthe et son petit goût d'anis, oui, bon, c'est sympa, mais ça casse pas cinq pattes à un mouton. Quant à ses soit-disant vertus hallucinogènes, permettez-nous d'en douter. Nous n'avons même pas eu mal à la tête le lendemain !

Sandrine et Patrick d'un commun accord

20:20 Publié dans Gastronomie | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : absinthe, torino, turin