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24 octobre 2006

Tant qu'il y aura des pizzas

En terme de gastronomie, les italiens ont les idées larges, et ne se cantonnent certes pas à la cuisine traditionnelle. D’ailleurs à Turin les restaurants exotiques pullulent comme des libellules. Tiens par exemple, près de chez nous il y a notre petit japo à nous « chez Kiki », enfin à nous c’est beaucoup dire, disons que ça sera sûrement le nôtre quand on aura assez d’argent pour l’essayer. Parce qu’ici le prix du sushi au kilo bah c’est pas donné donné.

En revanche, la loi italienne impose pizza et pâtes au menu de tous les restaurants quels qu’ils soient. Non bon c’est pas vrai, la loi italienne n’y est pour rien. Par contre c'est vrai que tous les restos ont leur section pizza-pâtes.
Ainsi par exemple chez Kiki, on peut tremper ses sashimis dans les pâtes à l'arrabiata de son voisin.

De même, il paraîtrait totalement déplacé de la part d’un restaurant chinois de ne pas faire figurer la mention "Pizzeria" sur son enseigne. Avec bien sûr au menu un grand choix de spécialités sino-ritaliennes : "pizzas aux nems, farfalles au canard laqué pas de problème".

Enfin, tout vendeur de kebabs qui se respecte vous proposera avec fierté la spécialité locale : la pizza kebab, fort goûtue au demeurant.

pizza kebab

une pizza très jet-set



La recette de la pizza kebab est, à l’instar de la crêpe au suc', assez basique :

- Prendre une pizza.
- Ajouter du kebab.
- Recouvrir de salatomatoignon.
- Saupoudrer de frites.


Sur ce, on vous laisse, on va commander des pizzas moules-frites chez Léon de Bruxelles. A moins qu’on prenne des pizzas tandoori ce soir on va voir, et puis il reste aussi des pennes à l'aligot (qui file et s'étire et c'est la fête comme chacun sait) au frigo...

Trop de choix tue le choix.

Sandrine et Patrick d'un commun accord.

13 octobre 2006

Coup de pompe sur la tangente

Un bip. Une question apparaît sur l'écran du distributeur : « Digitare km »



C'était un dimanche soir froid et brumeux, dans une station-service déserte au bord de la Tangenziale Sud. J'ai toujours eu horreur des dimanches soir.

J’avais atterri ici dans l’espoir de refaire le plein, l’aiguille du réservoir flirtant dangereusement avec le zéro absolu. Un panneau, planté de travers à l’entrée de la station, annonçait comme une promesse, « Self service, 24h/24 ». Près des pompes, un distributeur automatique semblait disposé à cet effet. Sur son flanc, un schéma indiquait la procédure à suivre : introduire le montant souhaité en euros, indiquer le numéro de sa pompe, payer : c'était l'affaire d'une minute.

Je m’étais présenté devant le distributeur, avais tenté en vain d’enfourner dans la machine un billet trop froissé, puis lâché quelques jurons bien sentis avant d’introduire ma visa card.

L’écran s’était illuminé. Et c'est là que les ennuis avaient commencé...

Un second bip m'arrache à ma torpeur. L'écran affiche toujours :
« Digitare km »
Je me retourne. Cherche de l'aide. Pas un chat. J’hésite. Je tergiverse.

Je sens une vague de panique me submerger, une panique palpable et familière, qui me ramène quelques années en arrière.

Oral de maths. L’examinateur silencieux attend, imperturbable, la réponse à une question dont le sens même m’échappe, la première et dernière question de l’épreuve, et moi, scotché au tableau noir, les doigts crispés sur ma craie, je lui souris d’un air entendu tandis que ma vision se trouble; un goût métallique afflue dans ma bouche, des auréoles apparaissent sur ma chemise blanche.

Reprendre le contrôle. Vite. Je pose :

Soit x la consommation de carburant en ville. Soit y la consommation sur autoroute. Soit r le ratio autoroute/ville sur un trajet t. Soit v le volume du réservoir. Soit c le volume de carburant restant.

Concentration. Efficacité. Calme. Tout ira bien. J’ai trouvé.

J’écris : 400. Tout de même, il y a quelque chose de pas net. Un truc qui cloche. Je sens bien que cette satanée machine essaie de m'embrouiller. Et si elle me retire 400 sacs ? Et si je me retrouve avec 400 litres d' unleaded gasoil ? Mais non, ça n’aurait pas de sens. Ah ouais. Parce que « Digitare kms » ça a du sens ?

Nouvelle vague d’angoisse. Vertige. Goût métallique. Auréoles. Nausée. Trou noir. Sang. Mort. Chienne de vie.

Mais non. Je me reprends. Tout ira bien. Je vais d'abord faire un essai : 10. Tout ira bien. Valider.

L’écran bourdonne. S’éteint. Se rallume.

« Opération invalide. Veuillez insérer une carte Bancomat »

La machine recrache ma carte.

« Grazie e arrivederci »

L’écran s’éteint pour de bon, et l’obscurité envahit la station.
Un sac en plastique déchiré tourbillonne entre deux pompes avant de disparaître derrière la route.

Je reste là, prostré dans la pénombre, ma carte à la main, adossé à une voiture en rade d'essence. Je reste là, immobile, partagé entre une profonde lassitude, et l’étrange soulagement de celui qui n’attend plus rien.

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Extrait de "Une Bancomat pour l'inspecteur Mac Patty", by P. L. Droughouths
Traduit de l'américain par Sandy L. Hufferns.

23 septembre 2006

Scoop à l'ipercoop

Hier en allant dans notre supermarché préféré (Ipercoop, l'hypermarché qui vous la coupe), nous avons fait une découverte sensationnelle. Ca risque de vous paraître crazy-dingo, mais il s'avère que les turinois ont certainement des gènes un peu chinois sur les bords. Vous ne nous croyez pas ? Eh bien en voici la preuve par l'image :

Preuve numéro 1 : Les turinois mangent aussi avec des baguettes.

ipercoop

Preuve numéro 2 : De même, ils ont un faible pour les pâtisseries de mariage crémeuses et multicolores

ipercoop

Preuve numéro 3 : Ils ont une passion pour le cellophane, et le jeu de Go

ipercoop

Preuve numéro 4 : Ils adorent les gâteaux fluo (sauf que dans ce cas précis il s'agit d'un fromage)

ipercoop

Preuve numéro 5 : Comme les chinois, ils raffolent du poulet - tête et abats inclus dans le forfait - d'ailleurs à quoi reconnait-on un bon poulet piémontais ? à son regard malicieux pardi !

ipercoop

l'oeil est vif et pétillant



ipercoop

hop encore une pour la route



Preuve numéro 6 : Dès leur plus tendre enfance, ils apprennent que l'argent dirige le monde.

ipercoop

touche pas au grisbi, flaflope! (cf les flonflons flinfleurs)



Donc les italiens sont des chinois, CQFD.

"Je ne crois pas à l'intime conviction, je ne crois qu'aux preuves matérielles" (Gil Grissom, Les Experts CSI)

Sandrine et Patrick d'un commun accord

01 septembre 2006

Un chouette quartier, épisode 2

Si ce n'est pas encore fait, filez lire l'épisode 1 et qu'on ne vous y reprenne plus, mauvaise graine.

Nous voici donc dans la rue.

dans la rue
dans la rue


Aujourd'hui c'est jour de marché. Comme tous les jours d'ailleurs.
En effet, les turinois ont pour habitude de faire toutes leurs courses dans les commerces de proximité, et les grandes surfaces ont encore du mal à s'imposer. Ce qui explique pourquoi il y a beaucoup de marchés à Turin, et aussi pourquoi tout est y moins cher qu'ailleurs.

Le marché, c'est très chouette.

le marché via madama cristina
le marché, via Madama Cristina


On peut y trouver des fruits pas cher,

prunes


se ravitailler en pastèques pour l'hiver,

pasteques
bizarrement, personne n'achète de pastèque


bref ce serait vraiment le bonheur si seulement Patrick était végétalien.

poivrons
poivrons a gogo


A côté du marché, nous faisons une halte pour "susurrer" un café. Très vite, nous percevons l'étrangeté du lieu. La clientèle est en effet exclusivement composée d'hommes. Les tempes grisonnantes, le ventre ventripotent, ils nous dévisagent avec insistance. Leur regard est affuté comme un renard, et lubrique comme Stanley. Et à dire vrai, ils ont tous l'air d'attendre quelque chose sans en avoir l'air.

En fait, le café donne directement sur un petit cinéma de quartier. En nous penchant un peu vers la droite, nous découvrons une affiche, très nature, de chevaux sauvages s'abreuvant au bord de la rivière, et, à côté, des photos de modèles de coiffure. Tiens ça c'est original, un cinéma spécialisé dans les chevaux et dans les cheveux !

cheveux et chevaux
chevaux et cheveux


Finalement, las des regards insistants de nos voisins, nous nous décidons à lever le camp. C'est en passant devant le cinéma que nous découvrons qu'il s'agit bien d'un cinéma thématique, en effet spécialisé dans les étalons, mais pas du tout dans les cheveux.

maffei
on s'fait une ptite toile ?


Quel rapport avec les chevaux ? Euh eh bien pour plus de détails, jetez un coup d'oeil sur le lien suivant : J'ai plus de 18 ans

23 août 2006

Autopromotion

Bonjour bonjour !

Comment ça va ? Nous ça va. Comme vous ne cessiez de me le demander (allons allons ne dites pas non), j'ai enfin pris le temps de rédiger une note retraçant les différentes étapes de notre installation en Italie, afin de faire profiter au monde entier des enseignements tirés de notre propre expérience.

Mais ne nous emballons pas, après tout ce n'est rien qu'un petit essai de traité philosophique - mais pratique tout à la fois - à l'usage des générations futures de migrants, disons euh eh bien une sorte de guide heuristique et spirituel de l'expatrié, qui l'épaulera chaque jour dans la transformation de son karma négatif en karma positif et bénéfique, pour dire les choses plus simplement.

Bon Patrick, maintenant tu arrêtes de tripper tout seul, et tu leur donnes ce fichu lien vers l'article : S'installer à Turin. Vous pouvez aussi y accéder à partir de la colonne de gauche, dans Catégories > S'installer à Turin