Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

23 février 2007

Crepi il lupo



Et voici, comme promis, la révélation tant attendue.

Bien évidemment cette liste est à savoir sur le bout des doigts pour la semaine prochaine, et attendez-vous à des interrogations surprises, parce qu’on rigole, on rigole, et après on s’étonne que les gens ne sachent pas parler italien correctement, mais ça ma bonne dame, il n’y a pas de secret, c’est une question de discipline et d’éducation, si les parents ne se donnent pas les moyens, et puis avec la télé et l’intermet vous pensez bien, ah mais parfaitement monsieur, parfaitement, vous avez mille fois raison.

Il pleut des bassines : piove acqua a catinelle => il pleut des cordes (eau à cuvettes, bassines)
Il n'y a pas un chien : non c'è un cane => il n'y a pas un chat
Avoir la peau d'oie : avere la pelle d'oca => avoir la chair de poule
Quel 48 : che quarantotto ! => quel boucan ! (allusion à 1848 et aux guerres pour l'Indépendance)
Faire le diable à quatre : fare il diavolo a quattro => faire les 400 coups
Le seize : il sedici => le derrière, le postérieur
C'est là que l'âne tombe : qui casca l'asino ! => c'est là que le bas blesse
Suer quatre chemises : sudare quattro camicie => suer sang et eau
Sur les vingt-quatre : sulle ventiquattro => sur son trente et un, tiré à quatre épingles
Accroche-toi au tram : attaccati al tram => débrouille toi !
S'en aller à la française : andarsene alla francese => filer à l'anglaise
Etre aux fruits : essere alla frutta => être au bout du rouleau
Coudre un bouton à quelqu'un : attaccare un bottone a qualcuno => tenir la jambe à quelqu'un
Avoir les jambes qui font Jacques Jacques : avere le gambe che fanno Giacomo Giacome => avoir les jambes qui flageolent
Fumer comme un turc : fumare come un turco => fumer comme un pompier
Faire manteau : fare cappotto => rentrer bredouille
Aller se faire frire : vai a farti friggere => va te faire cuire un oeuf
Arriver comme les choux au goûter : arrivare come i cavoli a merenda => arriver comme un cheveu sur la soupe
Prendre un crabe : prendere un granchio => faire une gaffe
Faire l'indien : fare l'indiano => faire l'innocent
Un mur de caoutchouc : un muro di gomma => un mur de silence
Sec comme un anchois : secco come un'acciuga => sec comme une trique
Etre une chaussure : essere una scarpa => être incompétent
Faire un marron : fare un marrone => commettre une bévue
Prendre le champignon : pigliare il fungo => le prendre mal
Quand les ânes voleront : quando gli asini voleranno => quand les poules auront des dents
Tant la chatte va au lard, qu'elle y laisse la patte : tanto va la gatta al lardo che ci lascia lo zampino => tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse
Tomber comme le fromage sur les maccaroni : cadere come il cacio sui maccheroni => arriver à point nommé
Quelque chose boue dans la marmite : qualcosa bolle in pentola => il y a anguille sous roche
Avaler des crapauds : ingoiare rospi => avaler des couleuvres
Faire le chausson : fare la scarpetta => saucer son assiette

Et puis tiens, dans la foulée, voici encore quelques expressions pour la route :

Etre un champignon : essere un fungo => être un voleur
Etre pain et fromage avec quelqu'un : essere pane e cacio con qualcuno => être cul et chemise avec quelqu'un
Une tête de navet : una testa di rapa => une tête de mule
Coûter un oeil : costare un occhio => coûter les yeux de la tête
Tire les peaux : tirare le cuoia => casser sa pipe
Un nez à la française : un naso alla francese => un nez retroussé
Je lui fais voir de quels vêtements je m'habille : gli faccio sapere di che panni mi vesto => je vais lui faire voir de quel bois je me chauffe

Bon, on va s’arrêter là, le soleil se lève.

Ouf.

Gasp.


Sapristi.



...plus jamais ça.

Sandrine et Patrick, d’un commun accord et à cris.

18 février 2007

In bocca al lupo



Quand nous ne sommes pas en vadrouille dans Turin, il nous arrive de lire, et en italien, s'il vous plaît. A condition que ce soit écrit gros, et avec des images bien sûr. C'est pourquoi nous avons tout de suite été séduits par ce petit recueil d'expressions idiomatiques italiennes, trouvé chez un grand libraire de la Place d'Italie à Paris près du quartier chinois, enfin on se comprend.



In bocca al lupo, c'est pas une insulte, c'est le titre du livre.
Soulignons que l'ouvrage, bien que ludique, est instructif, car il fournit pour chaque expression italienne son équivalent en français, une explication culturelle ou historique au besoin, et en prime un peu de vocabulaire courant. En outre, il a la taille idéale pour servir le café à vos invités de manière originale et distinguée.



A notre tour, nous souhaitons vous faire partager la science de l'idiomatisme, grâce à laquelle vous pourrez briller lors de dîners mondains, en clamant à qui veut l'entendre, "Eh bien ma chère vous avez un écriture en patte de poule, a zampa di gallina comme on dit en italien hohohohoho !"

Voici donc un petit jeu pour vous permettre de tester votre niveau en italien proverbial.
Chaque expression en italique est une expression italienne, dont le contexte devrait vous permettre de deviner l'expression française correspondante.



Texte tiré d'un roman piémontais, "Al frec, al rintron mason", tous droits réservés.

C'était un jeudi de septembre, il pleuvait des bassines. Sandrine se leva et regarda à la fenêtre, il n'y avait pas un chien dehors. Patrick s'étira et sauta du lit à son tour, il avait la peau d'oie et serait bien resté encore un peu encore au chaud.
- Tu n'entends pas ce 48 ?
- Si ça doit être les voisins d'à côté qui font le diable à quatre. Je leur botterais bien le 16.
- Tu vois c'est là que l'âne tombe avec cet appart, il n'est pas bien insonorisé. C'est bien la peine de suer quatre chemises tous les jours au travail, pour ne pas pouvoir dormir le dimanche matin.
- Oui c'est ça, c'est trop dur la vie. Allez mets toi sur ton 24, on va bruncher dehors.
- Mais il fait un temps atroce !
- Accroche toi au tram comme tu peux, et c'est pas la peine de s'en aller à la française je t'ai à l'oeil.
- J'suis aux fruits Sandrine tu sais.
- Mais non t'es juste un peu fatigué, allez viens.

Vingt minutes plus tard, après une conversation d'un quart d'heure avec la voisine du dessus qui comme d'habitude leur cousut un bouton. Patrick et Sandrine s'arrêtèrent devant un café chaleureux. Il faisait si froid, que leurs jambes faisaient Jacques-Jacques et ils s'empressèrent de s'engouffrer à l'intérieur, tandis que sur le trottoir les irréductibles du tabac fumaient comme des turcs.

Le menu avait l'air alléchant, mais la serveuse semblait ne pas les avoir aperçus. Au bout de 40 minutes de gesticulations inutiles, Patrick prit les choses en mains :
- Je ne veux pas faire manteau sur ce coup là, je vais commander au bar et elle peut aller se faire frire si elle m'adresse la parole maintenant.

Cependant, la serveuse arriva comme les choux au goûter. Elle leur adressa un coup d'oeil entendu, et Patrick comprit qu'il avait pris un crabe. mais il fit l'indien et lui retourna un grand sourire.
Sandrine tenta une blagounette pour détendre l'atmosphère. Malheureusement sa boutade se heurta à un mur de caoutchouc.

La serveuse, sèche comme un anchois, était de plus une véritable chaussure : elle dut s'y reprendre par trois fois avant de noter correctement la commande. Et quand Sandrine lui fit remarquer qu'elle avait encore fait un marron pour les boissons, la serveuse prit carrément le champignon et s'éclipsa sans mot dire.

- C'est ça, fais ta piémontaise ! Et tu peux être sûr qu'on sera servis quand les ânes voleront, grinça Patrick, mais à voix basse car il était courageux mais pas téméraire.
- Oh tu sais Patrick, tant la chatte va au lard qu'elle y laisse la patte comme je dis souvent.

Finalement la commande arriva, tombant comme le fromage sur les macaronis ; hélas il y avait quelque chose qui bouillait dans la marmite : en lieu et place des tortelloni attendus, leur furent servis des tortellini. Mais Sandrine et Patrick n'étaient pas du genre à avaler des crapauds. Les plats furent renvoyés en cuisine, et pour finir ce fut très bon, nos amis dévorèrent leurs pâtes et firent même allègrement le chausson avec un morceau de pain.

Sandrine et Patrick qui mettront les réponses vers la fin de la semaine, d'un commun accord