Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

18 février 2007

In bocca al lupo



Quand nous ne sommes pas en vadrouille dans Turin, il nous arrive de lire, et en italien, s'il vous plaît. A condition que ce soit écrit gros, et avec des images bien sûr. C'est pourquoi nous avons tout de suite été séduits par ce petit recueil d'expressions idiomatiques italiennes, trouvé chez un grand libraire de la Place d'Italie à Paris près du quartier chinois, enfin on se comprend.



In bocca al lupo, c'est pas une insulte, c'est le titre du livre.
Soulignons que l'ouvrage, bien que ludique, est instructif, car il fournit pour chaque expression italienne son équivalent en français, une explication culturelle ou historique au besoin, et en prime un peu de vocabulaire courant. En outre, il a la taille idéale pour servir le café à vos invités de manière originale et distinguée.



A notre tour, nous souhaitons vous faire partager la science de l'idiomatisme, grâce à laquelle vous pourrez briller lors de dîners mondains, en clamant à qui veut l'entendre, "Eh bien ma chère vous avez un écriture en patte de poule, a zampa di gallina comme on dit en italien hohohohoho !"

Voici donc un petit jeu pour vous permettre de tester votre niveau en italien proverbial.
Chaque expression en italique est une expression italienne, dont le contexte devrait vous permettre de deviner l'expression française correspondante.



Texte tiré d'un roman piémontais, "Al frec, al rintron mason", tous droits réservés.

C'était un jeudi de septembre, il pleuvait des bassines. Sandrine se leva et regarda à la fenêtre, il n'y avait pas un chien dehors. Patrick s'étira et sauta du lit à son tour, il avait la peau d'oie et serait bien resté encore un peu encore au chaud.
- Tu n'entends pas ce 48 ?
- Si ça doit être les voisins d'à côté qui font le diable à quatre. Je leur botterais bien le 16.
- Tu vois c'est là que l'âne tombe avec cet appart, il n'est pas bien insonorisé. C'est bien la peine de suer quatre chemises tous les jours au travail, pour ne pas pouvoir dormir le dimanche matin.
- Oui c'est ça, c'est trop dur la vie. Allez mets toi sur ton 24, on va bruncher dehors.
- Mais il fait un temps atroce !
- Accroche toi au tram comme tu peux, et c'est pas la peine de s'en aller à la française je t'ai à l'oeil.
- J'suis aux fruits Sandrine tu sais.
- Mais non t'es juste un peu fatigué, allez viens.

Vingt minutes plus tard, après une conversation d'un quart d'heure avec la voisine du dessus qui comme d'habitude leur cousut un bouton. Patrick et Sandrine s'arrêtèrent devant un café chaleureux. Il faisait si froid, que leurs jambes faisaient Jacques-Jacques et ils s'empressèrent de s'engouffrer à l'intérieur, tandis que sur le trottoir les irréductibles du tabac fumaient comme des turcs.

Le menu avait l'air alléchant, mais la serveuse semblait ne pas les avoir aperçus. Au bout de 40 minutes de gesticulations inutiles, Patrick prit les choses en mains :
- Je ne veux pas faire manteau sur ce coup là, je vais commander au bar et elle peut aller se faire frire si elle m'adresse la parole maintenant.

Cependant, la serveuse arriva comme les choux au goûter. Elle leur adressa un coup d'oeil entendu, et Patrick comprit qu'il avait pris un crabe. mais il fit l'indien et lui retourna un grand sourire.
Sandrine tenta une blagounette pour détendre l'atmosphère. Malheureusement sa boutade se heurta à un mur de caoutchouc.

La serveuse, sèche comme un anchois, était de plus une véritable chaussure : elle dut s'y reprendre par trois fois avant de noter correctement la commande. Et quand Sandrine lui fit remarquer qu'elle avait encore fait un marron pour les boissons, la serveuse prit carrément le champignon et s'éclipsa sans mot dire.

- C'est ça, fais ta piémontaise ! Et tu peux être sûr qu'on sera servis quand les ânes voleront, grinça Patrick, mais à voix basse car il était courageux mais pas téméraire.
- Oh tu sais Patrick, tant la chatte va au lard qu'elle y laisse la patte comme je dis souvent.

Finalement la commande arriva, tombant comme le fromage sur les macaronis ; hélas il y avait quelque chose qui bouillait dans la marmite : en lieu et place des tortelloni attendus, leur furent servis des tortellini. Mais Sandrine et Patrick n'étaient pas du genre à avaler des crapauds. Les plats furent renvoyés en cuisine, et pour finir ce fut très bon, nos amis dévorèrent leurs pâtes et firent même allègrement le chausson avec un morceau de pain.

Sandrine et Patrick qui mettront les réponses vers la fin de la semaine, d'un commun accord