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L'italien de daron
C’est bien connu, l’italien c’est vraiment fastoche. Je ne compte plus les fois où j’ai lu ou entendu : « mais laiiiisse tomber, au bout de trois mois en Italie tu parles couramment ».
Il est vrai que l’italien s’apprend vite.
Enfin, surtout au début, quand on apprend à dire bonjour, à s’extasier sur le café qui est si bon et sur le ciel qui est sacrément bleu, et qu’on découvre avec fierté qu’on peut même deviner tout seul certains mots en ajoutant 'o' ou 'a' à la fin d’un mot français.
Très vite, on découvre également que les autochtones se foutent de savoir si votre café est bon ou si le ciel est bleu, mais que par contre si on pouvait choisir sa part de pizza un peu plus vite et sans faire répéter le vendeur dix fois de suite ça serait aussi bien.
C’est là que les choses se compliquent un peu.
Au bout d’un mois, on ne comprend toujours pas la moitié de ce que les gens racontent, et on s’exprime comme un basque espagnol dans un italien tout juste fonctionnel. Pis encore, on se met à stagner drôlement.
Lassé de butter sur chaque mot dès qu’il veut sortir des sentiers battus, brûlant d’envie de se lancer dans de fougueuses conversations philosophiques avec les autochtones, l’apprenti Jedi en italien peut alors basculer du côté sombre de la force, pour se livrer à la pratique de « l’italien de daron ».
Je m'explique : cette méthode empirique permet de donner astucieusement le change en société tout en ignorant presque tout de la langue de Tino Rossi. -- NDLR : Sandrine me signale à l'instant que Tino Rossi était corse. Le monde s'écroule autour de moi. --
Interjections, mots de liaisons, jurons usuels : voici la clef du succès ! Ces excipients donnent à votre propos une tournure plus ronde, rythmée et colorée, tout en vous laissant le temps de préparer la suite de votre phrase.
Par exemple : d'après vous, de ces deux phrases, absolument identiques sur le fond, laquelle en jette un max ?
-Je suis fatigué. Je souhaite prendre un café.
-Ouah chuis crevé putain, écoute garçon tu vois moi je vais me prendre un bon vieux café des familles, j’veux dire, quoi.
Si vous avez choisi la réponse deux, vous êtes prêts à débuter votre formation de daron.
> Formation, étape 1 : voici le dictionnaire essentiel de l'italien de daron (à savoir sur le bout des doigts) :
L'essentiel du daron italien/français, ed. 2006
> Formation, étape 2 : allez vite tester vos nouvelles connaissances :
1st grade quizz on daron knowledge, QualityStreet Institute
Finies les hésitations, exit les humiliations, merci l’italien de daron !
Darth Patrick, senior consultant en italien de daron
05 octobre 200612:30 Publié dans Parler italien | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : italien, langue, daron
Commentaires
Bonjour,
Suite au dernier article,certes Tino Rossi était corse mais Tony Rosso est italien.
L'erreur est humaine.
Écrit par : Hafner | 05 octobre 2006
et dire qu'on a cherché tony rosso sur google pendant une demi-heure avant de comprendre la blague. alala gégé tu nous as bien eu, mais à ce propos sais tu qu'il existe vraiment un clarinettiste italien qui s'appelle Rino Tossi ?
Écrit par : patsand | 05 octobre 2006
Voui, il existe également un autre Rino Tossi qui est chanteur lyrique et se produit dans l'opéra "Boris Godounov" (et non pas Goudounov)....dans un album de Tintin:
"Le trésor de Rackham le Rouge."
Il existe également un Tony Risso, fabricant de pizza.... surgelées(?).....dans l' East Yorkshire.
Écrit par : Ghafner | 06 octobre 2006