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Du calcio contre une calzone

Avant même notre arrivée à Turin, nous avions noté cette date dans notre agenda :

6 septembre 2006 :
Match France-Italie, Règlement de comptes à OK Corral, Retour du Jedi et tutti quanti.

Les italiens allaient une fois de plus se regrouper dans les bars de la ville pour descendre des pintes de Moretti tout en conspuant notre belle nation.

La France avait besoin de nous. Aussi, bravant le danger par amour pour notre patrie, tels Julien Courbet, nous étions résolus à infiltrer le QG des tifosi équipés de caméras cachées pour ramener la preuve irréfutable de leur veulerie sur le plateau de "Sans Aucun Doute".

Dès 20 heures, nous voici dans la rue, progressant silencieusement en direction de la Place Vittorio Veneto, l’un des points de ralliement des forces ennemies. Quelques minutes plus tard, nous sommes en position; nous nous approchons en rampant des terrasses où grouille déjà une foule dangereusement calme.

Très vite, nous réalisons que nous avons failli nous faire piéger comme des débutants : en effet notre œil de lynx a immédiatement repéré l’absence de postes de télévisions dans les bars de la place. Les tifosi ne sont pas ici, et toute cette agitation n’était qu’un leurre grotesque destiné à nous écarter de notre but.
Forts d’avoir déjoué ce plan diabolique, nous nous replions rapidement vers le centre-ville pour débusquer le QG des tifosi.

Il se met à pleuvoir. Mais il en faudrait plus pour nous décourager, et nous passons au peigne fin le centre de turin.



Après trente minutes de marche à découvert, nous devons nous rendre à la conclusion, certes humiliante, mais inéluctable :

Ce match France-Italie, les italiens s’en tamponnent le coquillard, et pas qu’un peu mon neveu.

Et alors que nous passons sous la statue de Re Umberto, nous avons une révélation, tels Paul Claudel sous la septième colonne de Notre-Dame : nous nous souvenons soudain que nous aussi, nous faisons finalement très peu de cas de ce match, que nous commençons à avoir fichtrement faim et que nous n’avons toujours pas essayé La Spacca Napoli, l’une des meilleures pizzeria de la ville située à trois rues de notre appartement.



Cette dernière pensée a un impact décisif sur l’issue de notre mission. Aussi, nous sommes proprement incapables de vous dire comment les italiens ont vécu le match d’hier.

Par contre, on ne peut que vous recommander la pizzeria précitée.

07 septembre 200618:00 Publié dans Périples | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : france-italie, football, calcio, turin, torino

Commentaires

Je vous imagine tout à fait déambulant dans les ruelles vides de Purin avec vos bouilles aux couleurs de la France.

A Shanghai, les chinois étaient plus italiens que les italiens d'Italie. J'ai croisé N+1 shanghaïous, N ne tendant pas vers -1, affublés tels des tifosi, maillots de l'équipe italienne par la pluie. Bref, ici les gens m'ont paru plus que concernés par cette rencontre au sommet.

Julien, en direct de Shanghai pour télétouf.

Écrit par : Julien | 08 septembre 2006

Voilà qui ne m'étonne qu'à moitié de la part de ces pandas de chinois. Ont ils aussi sorti leurs haches gonflables pour l'occasion ? Cependant il me semblait que leur coeur battait tantot pour l'équipe de France. Auraient ils retourné leur veste depuis la dernière coupe du monde, en moins de temps qu'il n'en faut pour construire une tour en bambou sur le bund ?

Écrit par : patrick | 08 septembre 2006

Je totte en bouche Patrock.

J'ai bien l'impression que lors de la finale, l'Asie entière (enfin la Chine et la Malaisie) vibrait à l'italienne.

PS : C'est regrettable, je n'ai pas vu la couleur d'une seule hache gonflable.

Écrit par : Julien | 08 septembre 2006

ca me fait beaucoup de mal patrick que tu n'ais pas vu le match... tu aurais pu voir ma frimousse dans le champ de la caméra... en meme temps vu qu'a turin le directeur general, l'entraineur, et 2 ou 3 joueurs sont francais, on se demande bien dans quel camp ils sont ? (bon ok y a que moi qui me pose cette question...)
en direct du stade de france pour radio Patsand, greg

Écrit par : greg | 08 septembre 2006

en fait j'ai vu la toute fin du match, mais je ne t'ai pas vu dans les tribunes vieux brigand. Je n'ai vu aucun but non plus, et bizarrement la rai ne s'est pas empressée de les rediffuser. Ce match aura donc été un non-évenement de mon point de vue, si on exclue le plaisir que j'ai pris à bacher mon chef, tifosi s'il en est, le lendemain.

Écrit par : patrick | 08 septembre 2006

Bonjour,Patrick et Sandrine
le match comptant pour l'Euro 2008 n'est qu'un match de qualification meme si les Italiens ont perdu contre la France 3 à 1,les italiens auront peut etre une chance de se qualifier,je suis pour les Italiens.
Forza Italia

Écrit par : albert | 09 septembre 2006

Albert : mais nous aussi on est pour les italiens, bien au contraire. Ce qu'on voulait nous, c'est du sang, des larmes, bref de l'émotion au prorata. Mais la pizza était vraiment délicieuse ça compense.

Écrit par : sandrine | 11 septembre 2006