25 novembre 2006
Café bouillu, café foutu
En Italie, si tous les chemins mènent à la Rome antique, l'Histoire de l'Italie moderne et de ses grands succès nous ramène invariablement à Turin. Ah Turin, berceau de la République Italienne, de la FIAT, du Nutella, de l'apéro, du gianduja, des bâtonnets glacés...et du café.
Le saviez vous ?
Il était une fois, au prorata de la fin du XIXeme,le petit Luigi Lavazza, qui vivait à Turin via San Tommaso. Il vendait dans sa boutique des tas de trucs incroyablement utiles, comme des chaussures à talons Louis XV, des armoires normandes, des Raiders (eh oui on appelait encore les Twix comme ça à l'époque), du savon, des piles et de l'aspirine. Et, à l'arrière de sa boutique il torréfiait son petit café maison qu'il vendait à ses plus fidèles clients.
De fil en aiguille, Luigi se mit à vendre de plus en plus de café et de moins en moins de savon, pour finir par ne plus vendre que du café, et pas qu'un peu mon neveu.
Et comme par hasard, un siècle plus tard, c'est bien pour la qualité de son café, et non pour la douceur de ses savons que l'Italie brille de mille feux.
Le revers de la médaille, c'est que du coup les italiens ne supportent plus la médiocrité en terme de café. Tiens par exemple : quand nous sommes arrivés ici, nous avons désespérément cherché à nous procurer des filtres à café.Après nous être fait rire au nez dans tous les commerces honorables de la ville, ahahah des filtres à café mais ils sont impayables ces français, nous avons fini par faire comme tout le monde, et nous sommes allés au marché acquérir une cafetière italienne digne de ce nom.
Son principe de fonctionnement est somme toute enfantin :
1. on dévisse le bourier
2. on tasse bien le café dans le réceptacle adhoc (et pas dans le réceptacle tournesol par exemple)
3. on revisse
4. on redévisse parce qu'on oublié de mettre l'eau sous le café
5. on met l'eau, on rerevisse, on écrevisse
7. on allume le gaz en évitant de foutre le feu à la baraque
8. on laisse chauffer le tout en attendant que l'eau bouille, passe à travers la couche de café, remonte dans le tube digestif de l'appareil et remplisse la partie têtale de la cafetière.
9. Rien ne se passe. On s'impatiente et puis on décide d'aller faire un ping-pong en attendant
10. On revient dans la cuisine : c'est prêt.
Il ne reste plus qu'à récolter le café sur la cuisinière à l'aide d'une éponge que l'on pressera au dessus de sa tasse
Hmmm, "ma che bueno questo caffè" (Assimil Italien, chapitre 1)
NB : certains puristes affirment qu'il est préférable de lécher le café à même la cuisinière. A confirmer.
Sandrine et Patrick d'un commun accord
19:30 Publié dans Expédients quotidiens | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : café italien, turin