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Demain est un autre jour
Le lendemain, on passe aux choses sérieuses : c'est bien connu, les premières journées d'une expatriation sont souvent les pires de notre vie, et les plus drôles pour les autochtones.
Une journée avec Sandrine l'exploratrice
Eh bien ils s'en sont donnés à coeur joie les italiens, un lendemain de coupe du monde en plus, c'était le bonheur pour eux. Leur grand jeu en ce moment, dès qu'ils s'aperçoivent que je suis française (ce qui arrive assez vite en général vu mon niveau d'italien) est d'accourir la bouche en coeur pour me serrer la main en se marrant comme des patates, et de me faire part de leurs condoléances les plus sincères.
J'ai fini par comprendre le principe de la blague quand j'ai vu des affiches placardées partout dans la ville, annonçant la mort de la France, de Zidane, Thuram et tutti frutti tutti quanti. Ils sont marrants ces italiens, mais moins par 41 degrés finalement.
Je pensais me retrouver dans une ville à peu près grande comme Beauvais, que je connais trés trés bien, pour y avoir été deux fois. Mais 3 heures de marche sous un soleil de plomb pour ne même pas réussir à atteindre le centre, m'ont prouvé le contraire.
Je me suis retrouvée vaguement prés du centre avec un plan en 4X4 déplié à même le sol (je n'ai pas trouvé de banc) et à environ 5km de marche de l'hôtel. Entre deux poignées de mains et des condoléances à la pelle, j'ai finalement décidé de rentrer en bus. Bilan : 2 bus et un tramway (non climatisés) plus tard, me voici complêtement perdue (et pourtant Dieu sait que j'ai le sens de l'orientation). Je termine épuisée et assoiffée dans un café sous les arcades, où je paye mon coca 3 euros 50 et constate que le mec à côté n'en paye que 2. Pour finalement m'apercevoir qu'il ne me restait que 300 mètres à faire pour atteindre l'oasis, enfin, l'hôtel climatisé..... misère, misère.
Une journée avec Patrick le VRP
Ma première journée, c'est d'abord le début d'une épopée en terme de conduite automobile. Pourtant, les turinois ne conduisent pas du tout à l'italienne. Ils auraient même plutôt tendance à être prudents. Mais pour rejoindre mon site (le code de l'éthique cher à mon employeur me retient de divulguer toute information susceptible de localiser cette base secrète, que nous appelerons donc Roswell), il faut traverser la moitié de la ville, et s'infiltrer dans la campagne piémontaise. Donc, me voici dès potron-minet en route pour Roswell à bord de ma voiture de location. Sur le papier, c'est simple comme bonjour.
Il suffit de descendre vers le sud est, de tourner à gauche, puis à droite, un petit coup de volant pour rejoindre l'autoroute (la tangenziale, dans le jargon local) et le tour est joué. Dans les faits, c'est un peu plus compliqué. Je m'agrippe au volant comme à une bouée de sauvetage en tentant de déchiffrer les noms de rues, gravés sur des plaques de marbre blanc pour une visibilité optimale, tout en jettant des coups d'oeil désespérés aux feuilles de route éparpillées à ma droite afin d'y déceler une quelconque adéquation avec le monde extérieur. Bref, je rate l'entrée de l'autoroute, et j'arrive au petit bonheur la chance par des chemins de traverse sur le site de Roswell. Je m'étendrai plus tard sur le monde de l'entreprise italienne, ou il me reste encore tout à découvrir, y compris leur langue, pour ne retenir qu'une chose : on m'explique que pour venir en voiture à Roswell, c'est très simple, parce qu'il n'y a qu'une autoroute qui part de turin, donc c'est vraiment un jeu d'enfant de la trouver.
Le lendemain, fort de cette expérience, je décide de prendre la première autoroute qui se présente à la sortie de Turin. C'est sans grande surprise, mais avec une certaine anxiété que je me vois dans l'obligation d'appeler mon chef une heure plus tard pour le prévenir que je suis à l'entrée du tunnel de Fréjus, et que je serai certainement un peu en retard...misère, misère.
14 juillet 200609:40 Publié dans Périples | Lien permanent | Commentaires (0)